Echo de la pensée
Trouble psychosensoriel acoustico-verbal produisant l’impression d’entendre
sa propre pensée avant, pendant ou après l’avoir formulée.
Ce phénomène hallucinatoire s’accompagne souvent du sentiment
de ne plus être maître de son activité psychique, de
subir une action extérieure (xénopathie) de d’avoir sa pensée
devinée par autrui. Il fait partie du grand automatisme mental,
qu’on appelle également « syndrome de Clérambault ».
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Echolalie
Répétition involontaire et dénuée de sens,
par un malade, des derniers mots qu’il vient d’entendre.
Ce langage en écho est fréquent chez les arriérés
mentaux, les déments et certains schizophrènes (surtout les
hébéphrénocatatoniques).
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Ecmnésie
Trouble de la mémoire caractérisé par une reviviscence
excessive d’événements anciens s’accompagnant fréquemment
d’un déficit de la mémoire de fixation.
Les crises ecmnésiques peuvent se rencontrer dans l’hystérie
(A. Pitres) et au cours des états hypnotiques. C’est aussi dans
la psychose de Korsakov, et parfois dans la phase d’état de certaines
démences tardives, que l’évocation de souvenirs anciens ayant
une grande charge émotionnelle vient envahir le vécu actuel
du sujet, véritable irruption du passé sur un mode quasi
hallucinatoire. On retrouvera le même phénomène avec
certains toxiques modifiant profondément l’état de conscience
du sujet, comme l’acide lysergique (L.S.D).
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Ecosystème
En psychiatrie, ensemble relationnel dans lequel on considère
que les interactions entre les personnes s’effectuent selon des modalités
circulaires.
Dans une famille, par exemple, les membres se trouvent entre eux placés
dans des interactions circulaires, de telle sorte que le comportement de
l’un affecte celui de tous les autres. Dans un tel milieu, l’apparition
des symptômes psychiatriques ne peut pas être analysée
comme étant la cause ou la conséquence d’une personne ou
d’un fait particulier.
De la sorte, l’approche écosystémique ne permet de comprendre
les symptômes que pour autant qu’ils sont replacés dans leur
contexte d’apparition et d’évolution.
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Education spéciale
Education destinée aux personnes qui ne réussissent pas
ou ne réussiront vraisemblablement pas à atteindre, dans
le cadre de l’enseignement ordinaire, les niveaux éducatif, social
et autres qui correspondent à leur âge.
Ce sont les jeunes handicapés qui sont les bénéficaires
des actions d’éducation et de rééducation. La loi
du 30 juin 1975 en faveur des personnes handicapées a fixé
de nouvelles orientations.
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Electrochoc
Méthode de traitement de troubles mentaux par application sur
l’encéphale d’un courant électrique qui induit une crise
d’épilepsie généralisée. Ce terme, de connotation
très négative, tend à être remplacé par
ceux de sismothérapie ou d’électroconvulsivothérapie
(E.T.C).
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Electroencéphalographie
Technique d’exploration de l’activité électrique du cerveau
par enregistrement et amplification des variations de potentiels électriques
recueillis à la surface du scalp.
En 1924, H. Berger réussit à enregistrer l’activité
électrique du cerveau de l’homme.
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Elpénor
(syndrome d’)
Etat crépusculaire subconfusionnel avec désorientation
spatiale et automatismes psychomoteurs apparaissant à l’occasion
d’un réveil incomplet d’un profond sommeil (souvent provoqué
par un excès d’alcool ou par l’absorption de médicaments
hypnotiques).
Décrit par M. Logre (1936) et ainsi nommé en évocation
du marin d’Ulysse qui s’était tué en tombant, pendant son
sommeil, du toit de la maison de Circé, ce syndrome correspondrait
à des perturbations du rythme veille/sommeil. Il ne doit se confondre
ni avec une crise d’épilespie ni avec un accès de somnanbulisme.
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Emotion exprimée
Ensemble des réactions de l’entourage familial d’un schizophrène,
en particulier lors de son retour à la maison après un traitement
hospitalier.
Concept d’origine anglo-américaine apparu à la fin des
années 1970, l’EE (acronyme de Expressed Emtion) a une connotation
essentiellement négative puisqu’elle est fondée sur la mesure
du nombre de commentaires critiques et le degré désagrément
émotionnel des membres de la famille à l’égard du
patient.
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Encéphalopathie
Vaste cadre nosologique qui groupe toutes les affections organiques
intéressant le cerveau. On distingue traditionnellement les encéphalopathies
fœtales et postnatales, les encéphalopathies infectieuses, virales
et toxiques.
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Encoprésie
Manque de contrôle du sphincter anal chez le jeune enfant, se
manifestant par la défécation dans sa culotte à un
âge où l’acquisition de la propreté devrait être
normalement achevée.
Les garçons en sont souvent atteints que les filles. La fréquence
en est plus rare que pour l’énurésie (1.5% des enfants de
8 ans).
Certains encoprétiques n’ont jamais acquis la propreté
(encoprésie primaire). Il semble qu’il s’agisse le plus souvent
d’enfants passifs, carencés, mal organisés dans un milieu
familial très peu stimulant. Quand l’encoprésie survient
après une période de propreté même imparfaite,
o parle d’encoprésie secondaire (30% des cas). Elle est souvent
de peu de gravité, fugace, et il peut s’agir de la réaction
à l’entrée en maternelle ou à la naissance d’un cadet.
Parfois, l’enfant peut réagir de cette manière à la
maladie grave ou à la mort d’un proche.
On retrouve, dans l’étude des familles des enfants encoprétiques,
une mère angoissée et obsédée par les évacuations
intestinales de son enfant, craignant la constipation et utilisant des
suppositoires et lavements.
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Endogène
Qui est d’origine interne, sans concours des influences de l’environnement
extérieur.
S’opposant à exogène, ce qualificatif désigne
en pathologie mentale tout le champ de causalité procédant
du milieu interne de l’organisme. Pour H. Ey, une psychose est dite endogène
lorsqu’elle semble résulter, « dans son aspect clinique, d’une
organisation interne de la personne. C’est mettre l’accent sur la constitution
biopsychologique de l’individu ; c’est dire que la structure génotypique
sur laquelle sur laquelle s’édifient la personne et son monde est
d’une importance majeure ; c’est dire que la psychose n’est pas seulement
un accident mais épouse la trajectoire même de l’existence
et du destin de l’homme malade ; c’est dire en fin et surtout que la psychose
réside essentiellement dans une altération, sinon une aliénation
définitive, de la personne. »
L’endogénéité est surtout défendue actuellement
par les partisans d’une causalité héréditaire des
maladies mentales, recouvrant la croyance en une organogenèse qui
n’a pu faire ses preuves sur le plan anatomopathologique.>>>
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Enurésie
Emission d’urine dont le déclenchement est involontaire et inconscient,
le plus souvent pendant le sommeil.
Comme pour l’encoprasie on parle d’énurésie primaire
et secondaire.
Certains enfants sont opposants et exercent des pressions sur l’entourage,
d’autres sont émotifs ou immatures, ne parvenant pas à se
retenir, enfin, quelques-uns sont névrosés et présentent
d’autres symptômes (anxiété, phobies, rituels). L’énurésie
peut être source de conflit avec la mère ou au contraire l’occasion
de soins intimes, source de connivence et de bénéfices secondaire.
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Eonisme
Adoption épisodique ou constante, par l’homme, du comportement
vestimentaire et parfois social du sexe féminin.
C’est en évoquant le cas du chevalier d’Eon (1728-1810), qui
vécut habillé en femme dans sa jeunesse et dans la dernière
partie de sa vie, que H. Ellis a créé ce terme…
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Epilepsie
Nom donné à un groupe de maladies nerveuse essentiellement
caractérisées par des manifestations convulsives.>>>
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Epilepsie post-traumatique
Epilepsie apparaissant au décours d’un traumatisme crânien
d’intensité variable, s’installant après un certain temps
d’incubation et répondant a priori à une lésion causée
par ce traumatisme.
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Ereutophobie
ou érythrophobie
Peur obsédante de rougir.
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Ergothérapie
Méthode de traitement et de réadaptation d’handicapés
moteurs ou de malades mentaux par l’apprentissage et la pratique de technique
artisanales ou de travaux adaptés à leurs capacités
fonctionnelles, éventuellement diminuées, en vue de leur
réinsertion sociaoprofessionnelle.
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Erotomanie
Délire passionnel chronique centré sur l’illusion délirante
d’être aimé par une personne, le plus souvent inaccessible.
Ce délire, décrit par G.-G. de Clérambault comme
une psychose passionnelle à distinguer de la paranoïa, se caractérise
par une évolution en trois périodes : la phase d’espoir,
la plus longue, où le patient espère que son ‘amoureux »
va se déclarer ouvertement ; puis celle de dépit, s’accompagnant
souvent de dépression et parfois même d’idées de suicide
(autolyse possible) ; enfin celle de rancune avec agressivité vis-à-vis
de l’objet s’exprimant par des passages à l’acte.
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Esquirol
(Etienne, Jean, Dominique)
Psychiatre français (Toulouse
1772-Paris 1840).
Il est l’inspirateur de la loi de 1838 sur l’internement. Il
fut l’élève et le continuateur de P. Pinel dans
les premiers développements de la psychiatrie française.
Il fit des études religieuses assez poussées avant d’entreprendre
des études médicales dans sa ville natale.
Il arrive à Paris en 1799 et fréquente le service de
son futur maître à la Salpêtrière dès
1801. Il soutient sa thèse sur « les passions considérées
comme causes, symptômes et moyens curatifs de l’aliénation
mentale » en 1805, devient d’abord surveillant du service de Pinel,
en 1811, et, dès qu’il a l’ancienneté nécessaire,
médecin ordinaire de la Salpêtrière, en 1812. Il fonde
par ailleurs une maison de santé privée située d’abord
à Paris, rue Buffon, puis, à patir de 1827, à Ivry-sur-Seine.
A la mort de A. Royer-Collard, en 1825, il occupe
sa place de médecin-chef de la Maison royale de Charenton, où
il restera jusqu’à la fin de sa vie. Entre-temps, il
est devenu inspecteur général des facultés de médecine,
en 1823, et président du Conseil d’hygiène publique du département
sur la pathologie mentale, commencé à la Salpêtrière,
se poursuit à Charenton, où il va former la plupart des grands
médecins aliénistes français du milieu du XIXè
siècle.
Il joue aussi un rôle important sur le plan administratif et
législatif, en particulier dans la préparation de la
loi du 30 juin 1838 qui va réglementer le traitement
et l’hospitalisation des malades mentaux en France pendant plus d’un siècle
et demi. C’est dans son traité «
Des maladies mentales », publié
la même année que cette loi, que l’on retrouve l’essentiel
de son œuvre. En effet, ce grand classique
de la psychiatrie française représente surtout le couronnement
de la carrière de son auteur. Cette
même année 1838, Esquirol voit
en effet promulguer la loi sur l’internement, dont il a été
l’initiateur, et poser la première
pierre du nouvel asile de Charenton, dont les plans ont été
tracés selon ses directives et qui servira longtemps de modèle
à tous les constructeurs de tels établissements.
C’est en fait, sous forme de deux gros volumes accompagnés d’une
série de 27 planches finement gravées par Ambroise Tardieu
représentant différents types de malades mentaux, une sorte
de patchwork réunissant tous les articles antérieurs d’Esquirol
et, en particulier, ceux qu’il avait écrits pour le grand «
Dictionnaire des sciences médicales » (Panckoucke) entre 1821
et 1826. On y retrouve la classification nosographique des maladies mentales
de son maître Pinel, légèrement modifiée. La
séparation entre ce qui est de l’ordre de l’insuffisance de développement
mental (idiotie, crétinisme, imbécillité) et ce qui
est de l’ordre de l’affaiblissement psychique (démence) y est bien
décrite dans toutes ses formes. 
Mais la mélancolie, délire
partiel, est remplacée par deux classes d’affections
différentes : d’un côté la lypémanie,
ou délire triste, avec ses formes qui conduisent au suicide (auquel
Esquirol a consacré une étude importante), et de l’autre
les monomanies, délires limité
à une seule ou un petit nombre d’idées. Cette dernière
classe représente la partie la plus originale de son œuvre clinique.
Il y distingue les « monomanies intellectuelles
», où le trouble intellectuel, le délire
avec souvent illusions des sens, interprétations morbides, hallucinations
dominent la symptomatologie ; les « monomanies affectives, où
le trouble reste surtout affectif, touchant la sensibilité, sans
véritable délire. C’est l’ancienne manie sans délire
de Pinel, ou la manie raisonnante ; les «
monomanies instinctives » où seule la volonté
est lésée, ceux qui en sont atteints accomplissant des actes
délicteux et immoraux comme des « actions instincitves irrésistibles
». Celles-ci peuvent aller jusqu’à l’homicide. Et
la « monomanie homicide » sans délire sera
l’objet de discussions violentes dans les cours d’assise entre les magistrats,
qui veulent faire appliquer la loi, et les experts aliénistes, qui
tentent (avec leurs défenseurs) de déclarer les criminels
irresponsables pour les faire bénéficier
de l’article 64 du Code pénal. C’est aussi sur le traitement
moral, les maisons pour traiter les aliénés, l’administration
et la police de ces établissements que cet ouvrage comporte des
chapitres fort intéressants, ainsi que dans le domaine médico-légal
psychiatrique, qu’Esquirol, à la fois clinique et médico-administrative,
a profondément marqué le destin de la psychiatrie et de l’assistance
aux malades mentaux.
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Etat limite
Cas limite se définissant sur le plan nosologique et structural
comme intermédiaire ou « à la frontière »
entre une structure névrotique et une structure psychotique.
Il s’agit donc de troubles mentaux dont la positions nosographique
reste assez ambiguë : les termes de psychonévroses graves d’un
côté, de schizophrénies pseudonévrotiques de
l’autre, ont pu, à une certaine époque, les situer sur le
plan diagnostic. Mais c’est plus au niveau de la structure de la personnalité,
avec les travaux de O. Kernberg et de H. Kohut aux Etats-Unis, de J. Bergeret
en France, que la notion s’est précisée. Ces auteurs ont
constaté des difficultés pour mener une cure analytique chez
certains patients, présentant une grande insécurité
intérieure, une intolérance à la frustration et une
hypersensibilité aux remarques, souvent ressenties comme un jugement.
L’apparition dans le transfert d’une régression inhabituelle oblige
à des modifications de la procédure psychothérapique.
Cliniquement, les patients qui présentent ce type de personnalité
sont souvent bien adaptés socialement, mais leur relations affectives
sont instables, marquées par la dépendance dite « anaclitique
» et la manipulation agressive. Ils se défendent contre la
dépression, faite surtout d’un sentiment de solitude, de vacuité
et d’ennui, sans la culpabilité ni le ralentissement psychomoteur
habituel.
Le règlement des tensions conflictuelles utilise préférentiellement
des passages à l’acte, entraînant une instabilité socioprofessionnelle
et affective mais aussi des conduites d’autodestruction par impulsions
suicidaires, accidents ou abus toxiques.
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Ethéromanie
Accoutumance à l’éther, le plus souvent utilisé
en inhalation, mais parfois par ingestion, voire par injections.
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Ethnopsychiatrie
Domaine de la psychiatrie consacré à l’étude des
troubles mentaux en fonction des groupes culturels et ethniques auxquels
appartiennent les sujets qui en seraient atteints.
Encore appelée « psychiatrie comparée » (E.
Ortigues) ou « transculturelle » (Y. Pelicier), l’ethnopsychiatrie
tient à la fois d’une pratique thérapeutique s’attachant
à traiter les divers malades mentaux en tenant compte de leur insertion
et appartenance à un groupe culturel ou ethnique déterminé
et d’une science cherchant à repérer et comparer des modalités
et des formes de pathologie mentale spécifiques à tel ou
tel milieu social particulier.
>>Deux grandes tendances :
Dans la première, les cliniciens considèrent la différence
socioculturelle comme relativement négligeable par rapport à
une pathologie mentale restant grosso modo identique d’un groupe à
l’autre.
Dans la seconde tendance, au contraire, la différence socioculturelle
est considérée comme le fondement même de l’ethnopsychiatrie,
faisant de celle-ci une science autonome, même si elle doit rester
pluridisciplinaire.
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Ethylisme
Synonyme d’alcoolisme, employé parfois pour dissimuler sous
une apparence plus technique les connotations péjoratives véhiculées
par ce mot.
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Etrangeté
(sentiment d’)
Sentiment de malaise et de bizarrerie devant un être ou un objet
pourtant familier et parfaitement reconnu.
Sous-tendu par une très forte anxiété et une atteinte
de la relation au réel, cette altération de la résonance
affective habituelle au milieu (ou à soi-même, et s’accompagnant
alors d’un sentiment de dépersonnalisation) peut se rencontrer dans
la schizophrénie, certains états crépusculaires épileptiques
et la psychasthénie (P. Janet).
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Euphorie
Etat thymo-affectif général de satisfaction et de bien-être.
L’euphorie peut prendre une allure pathologique lorsqu’elle apparaît
en contraste avec une situation réelle qui devrait être vécue
sur un mode déplaisant. C’est alors le signe d’un affaiblissement
démentiel (en particulier dans la paralysie générale
ou dans certaines tumeurs frontales, où l’euphorie fait partie de
la « moria ») ou d’un accès d’excitation maniaque, ou
encore d’une discordance affective schizophrénique.
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Evaluation
(échelle d’)
Instrument de mesure permettant de quantifier certains aspects de la
psychopathologie.
On distingue plusieurs types d’échelles d’évaluation
selon leur contenu, selon l’utilisateur (infirmier, médecin, le
patient lui-même dans les échelles d’autoévaluation)
et selon le système de cotation. La cotation peut être dichotomique
(symptôme présent ou absent) ou graduée. La graduation
permet d’apprécier les symptômes par leur intensité
ou par leur fréquence.
On distingue également les échelles en fonction du type
de pathologie exploré.
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Evénement vital
Evénement biographique susceptible de provoquer une maladie
mentale et en particulier une dépression en brisant le cours normal
et uniforme de la vie d’un sujet paraissant jusque-là en bonne santé
mentale et bien adapté.
Il ne s’agit donc pas d’un simple traumatisme psychique susceptible
de déclencher un état névrotique aigu, mais d’un événement
bien repérable dans l’histoire du sujet, entraînant des modifications
importantes dans sa vie quotidienne et ayant un effet de stress en répétant
continuellement pendant une longue période, d’une manière
véritablement cumulative. Si la réceptivité du terrain,
la fragilité de la personnalité, la prédisposition
à la morbidité jouent un certain rôle dans cette psychopathologie
réactionnelle, il n’est est pas moins vrai que l’événement
vital spécifique restera le facteur déclenchant de la décompensation
psychique.
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Exaltation
Etat d’excitation intellectuelle et psychomotrice relativement modéré
avec le sentiment d’accomplir toutes les actions avec plaisir et bonne
humeur.
Assez proche de l’euphorie, elle s’en distingue par le fait qu’elle
s’accompagne généralement d’une plus grande activité.
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Examen médico-psychologique
Expertise judiciaire pénale demandée le plus souvent
par le juge d’instruction afin d’éclairer la personnalité
et les mobiles du prévenu ou de l’accusé.
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Excitation
Etat transitoire ou prolongé d’exaltation avec hyperactivité
des fonctions mentales et psychomotrices, s’accompagnant généralement
d’agitation motrice, d’hyperexpressivité émotionnelle et
d’une grande loquacité avec un discours parfois injurieux ou obscène.
S’il s’agit d’un simple accès d’excitation, la cause peut en
être une émotion intense ou une intoxication (alcoolisme par
ex).
S’il s’agit d’une excitation durable isolée, on peut penser
à un état maniaque.
Mais le plus souvent, l’exictation fait partie du tableau clinique
de nombreux états psychiatriques graves : confusion mentale, bouffée
délirante, phase processuelle d’une schizophrénie, activation
d’un délire chronique persécutoire ou passionnel, etc.
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Exhibitionnisme
Dans la très grande majorité des cas, ce phénomène
est le fait d’hommes, à l’intention d’une victime, qui est le plus
souvent du sexe féminin. L’exhibitionnisme peut être occasionnel
ou d’habitude. S’il peut parfois s’inscrire dans un registre névrotique,
on le rencontre aussi chez des sujets pervers ou psychotiques.
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Exogène
En pathologie mentale, se dit de toute maladie, de tout processus morbide
dont la causalité relève du champ extérieur à
l’organisme du sujet ou à l’intime de sa personnalité.
Le terme s’oppose donc rigoureusement à « endogène
». Il va surtout s’utiliser pour définir des dépressions
provoquées par des événements extérieurs, en
opposition aux mélancolies « endogènes », qui
ne seraient pas dues à des facteurs déclenchants externes,
encore que depuis plusieurs années, on ne sépare plus aussi
rigoureusement ces deux formes dépressives. La gravité des
symptômes est un critère qui l’emporte maintenant sur cette
distinction étiologique discutée.
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Expérience
délirante
Etat de conscience pathologique transitoire caractérisé
par une atteinte des perceptions externes et internes (troubles de la clarté
et de la lucidité du champ perceptif), une perturbation profonde
de l’état thymique (angoisse ou plus rarement euphorie), un envahissement
hallucinatoire et délirant de tout le vécu du sujet et, pour
celui-ci, l’impression qu’il ne peut plus contrôler ces phénomènes
comme s’il les subissait d’une manière automatique ou étrangère
à lui-même.
Cette expérience, dite « primaire », peut se limiter
à une bouffé délirante. Mais elle est souvent le point
de départ d’un délire schizophrénique chronique par
de nouvelles expériences délirantes au cours de phases évolutives
processuelles.
Avec H. Ey, on peut distinguer 4 niveaux structuraux de ce bouleversement,
de cette déstructuration de conscience, allant du plus superficiel
au plus profond, dans une perspective néojacksonienne :
1- les expériences d’anxiété ou d’exaltation délirantes
au cours desquelles l’angoisse ou l’euphorie sont « si intenses qu’elles
bouleversent la perception même de la réalité »
(pseydo-hallucinations acoustico-verbales ou visuelles, illusions d’emprise,
d’inspiration, de possession démoniaque, qu’on peut constater dans
certaines formes de dépressions mélancoliques) ;
2- les expériences de dédoublement et de dépersonnalisation
avec automatisme mental se rencontrant au début ou à la fin
des psychoses délirantes aiguës, dans les poussées schizophréniques
ou comme moments féconds ou initiaux des psychoses délirantes
chroniques ;
3- les expériences crépusculaires oniroïdes caractérisées
par « un état crépusculaire de la conscience, une sorte
d’hypnose à forte charge imaginaire » comme on peut en rencontrer
chez des épileptiques et dans certaines psychoses dysthymiques (schizo-affectives)
;
4- enfin, les expériences confuso-oniriques avec profonde déstructuration
de conscience comme on le voit dans la confusion mentale avec désorientation
temporo-spatiale, les états de delirium (chez l’alcoolique, par
exemple) et certaines intoxications (pharmacopsychoses aiguës).
Retour
Expérimentale
(névrose)
Etat observé chez des animaux de laboratoire qui ont subi des
situations conflictuelles de conditionnement et qui se manifeste par des
troubles (anxiété, aboulie, comportements d’évitement,
etc.) comparables à certains de ceux qu’on peut constater dans les
névroses humaines.
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Expertise
Mesure d’instruction consistant à faire procéder à
des constatations ou à des estimations exigeant des connaissances
techniques, par un spécialiste dûment mandaté à
cet effet par une juridiction ou une institution.
L’EXPERTISE PSYCHIATRIQUE EN APPLICATION DE L’ARTICLE 64 DU CODE PENAL.
Sauf cas particulier, toute infraction pénale comporte trois
éléments : un élément légal, c’est-à-dire
un texte légal exprès ; un élément matériel,
c’est-à-dire un fait (acte ou omission) formellement établi
; un élément moral, c’est-à-dire la connaissance de
la portée de l’acte et l’accès au libre choix.
L’existence des deux premiers éléments fait reconnaître
la culpabilité de leur auteur. Mais, pour qu’il soit déclaré
responsable, encore faut-il que soit également présent l’élément
moral. Or, entre la théorie du libre arbitre et celle des positivistes
niant au contraire toute possibilité de libre choix, on admet actuellement
que pèse sur toute personne une présomption légale
de liberté de choix.
Le Code pénal, depuis 1810, dispose qu’ »il n’y a ni crise
ni délit lorsque le prévenu était en état de
démence au temps de l’action ou lorsqu’il a été contraint
par une force à laquelle il n’a pas pu résister ».
L’expertise psychiatrique a donc pour but d’infirmer la présomption
légale d’imputabilité en rapportant la preuve que le sujet
était en état de démence ou de contrainte au moment
de l’acte prohibé.
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Ey (Henri)
Psychiatre français (Banyulsdels-Aspres
1900-id. 1977).
Il fut le défenseur de l’organodynamisme en psychiatrie. Après
ses études médicales à Toulouse, puis à Paris,
il est devenu médecin-chef de l’hôpital psychiatrique de Bonneval
(Eure-et-Loir) en 1933. Il y demeure jusqu’à sa retraite tout en
poursuivant à Paris (hôpital Sainte-Anne) un enseignement
clinique et psychopathologique non reconnu par l’université mais
très suivi par les étudiants en psychiatrie de 1935 à
1970. Il organise, en tant que secrétaire général,
le Ier Congrès international de psychiatrie en 1950 et fonde l’Association
mondiale de psychiatrie en 1961. Enfin, il dirige la revue « l’évolution
psychiatrique » de 1947 à 1971.
Très cultivé, et vivement intéressé par
l’histoire de sa spécialité, il a d’abord rédigé
les trois tomes de ses « Etudes psychiatriques »
(1948 – 1954), qui représentent bien son enseignement de l’époque.
Mais il fut surtout le promoteur d’une
conception organodynamique de la maladie mentale
explicitée dans ses principaux ouvrages : [ la Conscience
(1963), le Traité des hallucinations (1973) et surtout Des idées
de Jackson à un modèle organo-dynamique en psychiatrie (1975),
où il développe longuement son modèle explicatif tel
qu’il l’a pour la première fois décrit avec J. Rouart dans
un article de la revue « l’Encéphale » en 1936.]
Ce modèle, élaboré à partir des conceptions
de H. Jackson et de P. Janet sur la hiérarchie des niveaux de désintégration
fonctionnelle des activités neurologiques et cérébrales
supérieures, conduit à une théorie
psychopathologique faisant apparaître les maladies mentales comme
« des modalités de la décomposition
(de la dissolution) du corps psychique dont l’être conscient constitue
la forme ». Ce
néojacksonisme conduit à admettre, pour chaque maladie mentale,
des signes négatifs, ou déficitaires, traduisant
l’atteinte organique de la fonction cérébrale spécifique,
et des signes positifs de libération de fonctions inférieures,
plus archaïques, jusque-là contrôlées
et inhibées par cette fonction cérébro-psychique qui
leur était supérieure.
Il a donc derrière cette théorie un a priori
évolutionniste et surtout fonctionnaliste ramenant une organogenèse
de la maladie mentale, pourtant récusée au départ
par H. Ey en raison de son réductionnisme « mécaniciste
». Finalement, il va conclure que «
toute forme psychopathologique exige pour sa formation, à la fois
et ensemble, un trouble organique primordial
et une structure psychologique nécessaire
qui en constitue la phénoménologie, la base existentielle
».
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