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Magnan (Valentin)
Psychiatre français (Perpignan 1835 – Paris 1916).
Il a été le défenseur de la théorie de
la dégénérescence. Ancien interne des hôpitaux
de lyon et de Paris (où il a été l’élèves
de J. Baillarger et de J. P. Falret), il est nommé, dès l’ouverture
de l’hôpital Sainte-Anne, en 1867, médecin responsable de
l’admission, où il demeure jusqu’à la fin de sa carrière.
Après des études sur la paralysie générale,
l’alcoolisme et les délires alcooliques, il défend, selon
une vision différente de celle de B. Morel, la dégénérescence
en psychiatrie dans « Considérations générales
sur la folie des héréditaires ou dégénérés
» 1887. Il publie en 1891 ses « Leçons cliniques sur
les maladie mentales » et reprend la même année l’étude
du « Délire chronique à évolution systémique
» qu’il oppose, point par point, aux délires polymorphes des
« dégénérés ». Il était
partisan d’une attitude thérapeutique très médicalisée
vis-à-vis des malades mentaux, préconisant en particulier
la « clinothérapie », ou maintien au lit pendant presque
toute la journée, ce qu’il n’obtenait pas sans mal des maniaques,
excités ou agités.
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Maison d’accueil spécialisé
ou M.A.S.
Institution spécialisée dans l’hébergement prolongé
de sujets gravement handicapés et sans autonomie.
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Manie
Etat d’excitation intellectuelle et psychomotrice, et d’exaltation
de l’humeur, avec euphorie morbide, à évolution habituellement
périodique et cyclique, entrant dans le cadre de la psychose maniaco-dépressive.
Si la manie était autrefois considérée dans un
champ sémantique plus large de la folie complète ou de délire
général (P. Pinel), elle a pris le sens plus précis
d’accès d’excitation avec hyperthymie euphorique dans le cadre de
la folie circulaire individualisée par J. P. Falret en 1852, devenue
la « psychose maniaco-dépressive » dans la classification
du psychiatre allemand E. Kraepelin à la fin du XIXe siècle.
Elle garde actuellement sa place nosographique dans cette psychose périodique
dont elle représente la phase hyperthymique.
Son début est rapidement progressif, avec de l’insomnie et une
hyperactivité : le patient a des projets multiples de voyages, d’achats
et devient turbulent, désordonné ; ses relations avec autrui
étonnent par leur familiarité, avec l’emploi d’expressions
vulgaires, et des invites sexuelles particulièrement importunes.
Son euphorie, sa joie expansive vont se traduire par des chants, des rires,
des mouvements de dans, des gestes obscènes et son manque de réserve
provoque un comportement général ne respectant plus le code
des convenances sociales. L’excitation intellectuelle entraîne une
fuite des idées, une logorrhée intarissable, des plaisanteries,
des jeux de mots rapidement lassants pour l’entourage.
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Marqueur biologique en psychiatrie
Anomalie biologique constatée dans certains troubles, ou dans
certaines maladies, comme dans l’anxiété, la dépression,
sans constituer un indice biologique spécifique.
Des anomalies biologiques peuvent caractériser certains troubles
psychiatriques. On parle ainsi de marqueurs biologiques de l’anxiété
ou de la dépression. Cependant, aucune anomalie ne peut actuellement
être considérée comme un « marqueur de trait
». Un marqueur de trait serait un indice biologique spécifique
(rencontré uniquement dans l’affection considérée)
et permanent (retrouvé dans toutes les phases évolutives
de l’affection, y compris les intervalles libres).
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Masochisme
Perversion sexuelle où le sujet éprouve un plaisir à
la douleur qui lui est infligée par un autre sujet. S. Freud étend
la notion de masochisme à certains aspects de la vie sexuelle
infantile et de la féminité. Il l’analyse d’abord (Pulsion
et destins des pulsions, 1915) comme le retournement du sadisme sur la
personne propre. Cette conception correspondra ultérieurement à
celle du masochisme secondaire, qu’il est amené à distinguer
du masochisme primaire à partir de l’introduction dans sa théorie
de la notion de pulsion de mort (1920). En effet, le masochisme primaire
est le résultat de l’intrication des pulsions agressives et destructrices
dirigées sur le moi.
C’est sur le masochisme primaire que sont étayées les
autres formes de masochisme – masochisme érogène, féminin
et moral – qui apparaissent dans ses écrits à partir de 1924.
Le
masochisme érogène subit le développement de la libido
et prend une forme spécifique aux différents stades : oral,
anal et génital. Ainsi s’y rattachent le désir d’être
dévoré, battu et les fantasmes liés à l’attitude
passive-féminine renvoyant au déni de la castration. Il est
une condition nécessaire au masochisme féminin et au masochisme
moral. Le masochisme féminin serait propre à l’être
de la femme et concerne la position féminine dans le fantasme, que
l’on retrouve chez l’homme masochiste pervers. Enfin, le masochisme moral
correspond à la relation qu’entretient le surmoi avec le moi dans
tous les cas où un sentiment de culpabilité est devenu inconscient.
Ce sentiment, souvent lié à la masturbation infantile, suscite
un besoin de punition.
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Masturbation
Obtention de plaisir sexuel par des manœuvres manuelles ou mécaniques
d’excitation des organes génitaux chez les deux sexes.
Le plaisir solitaire était autrefois condamné aussi bien
par le confesseurs, qui y voyaient un grave péché mortel,
que par les éducateurs et les médecins, qui craignaient un
grand danger pour la santé mentale et physique (Petit Traité
sur l’onanisme) du docteur Tissot, de Genève), et les moyens les
plus énergiques étaient utilisés pour l’empêcher.
Actuellement, il est admis que la masturbation constitue jusqu’à
l’adolescence la forme la plus fréquente d’excitation sexuelle.
Elle devient pathologique que par son exclusivité ou son caractère
public.
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Maternage
Ensemble de techniques de soin visant à entretenir avec le patient
une relation mère-nourrisson.
Cette attitude psychothérapique facilite la régression
à un stade infantile précoce de certains malades psychotiques
lors des traitements neuroleptiques intensifs, de cures de sommeil et,
autrefois, de cures d’insuline. Si elle ne doit pas être abusivement
prolongée dans le temps, elle permet de faire surmonter au patient
des périodes particulièrement critiques de sa maladie : phases
processuelles d’une schizophrénie, crises d’angoisse de morcellement
et de dépersonnalisation au cours des psychoses chroniques.
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Méditation transcendantale
Méthode de relaxation mentale qui doit ses origines à
une tradition védique visant à appréhender le subjectif
et l’objectif et à en développer la connaissance. Diffusée
aux Etats-Unis à partir de 1960 par un chercheur hindou, Maharishi
Mahesh Yogi, la méditation transcendantale consiste essentiellement
à centrer son attention sur l’intérieur sans retenir les
pensées parasites dues au monde extérieur et aux facteurs
de stress.
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Mégalomanie
Surestimation par un sujet de ses capacités intellectuelles,
physiques, sexuelles ou sociales. Cette disposition, qui correspond à
ce que les psychanalystes appellent l’hypertrophie du moi, peut aller d’une
simple surestimation de soi-même jusqu’au délire de grandeur.
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Mélancolie
Etat dépressif particulièrement sévère,
caractérisé par une douleur morale intense, avec sentiments
de culpabilité et d’autodépréciation, une grande tristesse,
un ralentissement psychomoteur allant parfois jusqu’à la stupeur
et une anxiété majeure s’accompagnant souvent d’insomnie
et de troubles digestifs. Considérée par Hippocrate et ses
sucesseurs (jusqu’à la renaissance) comme une maladie provoquée
par un excès de bile noire dans l’organisme (d’où son nom),
son origine cérébro-psychique ne sera guère reconnue
avant le XVIIe et surtout le XVIIIe (avec Ch. Lorry). E. Kraepelin en fera
une psychose endogène à la fin du XIXe et jusqu’au milieu
du Xxe, elle restera le prototype de la dépression fonctionnelle,
s'opposant aux dépressions névrotiques et réactionnelles,
dont l’étiologie était d’ordre psychogénétique.
Depuis une décennie, et en particulier avec le DSM III, la distinction
n’est plus aussi marquée entre dépression endogène
(la mélancolie) et la dépression névrotique ou réactionnelle.
On parle plutôt de dépression plus ou moins graves, le qualificatif
« mélancolique » s’appliquant aux premières.
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Menkes (maladie de)
Encéphalopathie progressive de transmission récessive,
liée aux sexe. Le retard mental s’associe à un état
particulier des cheveux qui sont dépigmentés et crêpelés.
L’évolution est souvent rapide, conduisant au décès
avant la 5e année de la vie, la détérioration s’associant
à une faiblesse musculaire, une hypothermie, une somnolence, une
démyélinisation, une spasticité et une anorexie.
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Mentisme
Activité mentale mal contrôlée par la volonté,
proche de la rêverie diurne, durant laquelle les idées et
les images défilent rapidement, sans arrêt et d’une manière
presque incoercible. Le mentisme est souvent provoqué par l’anxiété
et la difficulté de s’endormir. Les toxiques psychostimulants, tels
que la caféine ou la nicotine, peuvent aussi le déclencher
et le maintenir en allongeant la période de l’endormissement. Même
si P. Chaslin l’a décrit dans le cadre de la sémiologie psychiatrique,
le mentisme n’a pas un caractère réellement pathologique
lorsqu’il reste isolé. Il s’agit d’un trouble assez banal qu’il
vaut mieux prévenir par la relaxation que par des traitements pharmacologiques.
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Mérycisme
Symptôme digestif caractérisé par la régurgitation
provoquée des aliments, suivie d’une rumination totale ou partielle.
Il survient le plus souvent chez le garçon après le 6e mois
de la vie et, plus rarement, chez l’enfant plus grand ou chez l’adulte.
Cette activité complexe se produit répétitivement
quand le nourrisson est ou se croit seul. Elle est accompagnée d’un
état psychologique associant un isolement relationnel et une expression
extatique. Certains auteurs pensent qu’une des causes possibles se situe
au niveau de la relation mère-enfant (L. Kresler) ; l’enfant érotiserait
un fonctionnement anormal. D’autres parlent d’activité ludique aberrante.
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Métamorphopsie
Illusion visuelle (appelée parfois « syndrome de von Weizsäcker)
dans laquelle les objets sont perçus déformés ou transformés.
S’en rapproche la « micropsie » où les objets apparaissent
plus petits qu’ils ne sont réellement. P. F. Schilder a considéré
que ces illusions pouvaient être en relation avec des troubles du
schéma corporel et des afférences labyrinthiques et vestibulaires.
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Meyer (Adolf)
Psychiatre américain d’origine suisse (Niederweningen, près
de Zurich, 1866-Baltimore 1950). Il est fondateur de l’école de
psychiatrie dynamique des Etats-Unis. Fils d’un pasteur de l’Eglise zwinglienne,
il fait ses études de médecine à Zurich, puis de psychiatrie
à l’hôpital du Burghözli, où il est élève
de A. Forel. Après un séjour à Londres, où
il suit l’enseignement de H. Jackson et de Th. Huxley, et à Paris,
où il suit celui de J. M. Charcot en 1892, il part pour les Etats-Unis,
où il devient en 1913 professeur de psychiatrie à l’université
John Hopkins et directeur de la nouvele Phipps Clinique, à Baltimore.
C’est là que passent beaucoup des futurs grands psychiatres des
Etats-Unis, qui à partir des années 1940, vont défendre
une psychiatrie à la fois dynamique et psychobiologique, héritière
directe de l’enseignement de Meyer. Cet enseignement se basait à
la fois sur une conception « organismique » (P. Guiraud) de
la psychiatrie, ne séparant pas le psychisme du biologisme, et sur
la notion de « réaction », les maladies mentales n’étant
pour Meyer que des modalités anormales de réaction au milieu.
C’est pourquoi on ne peut selon lui, aider les malades qu’en modifiant
à la fois le milieu et leur aptitude à réagir vers
une meilleure adaptation. D’où son grand intérêt pour
l’hygiène mentale et la prévention primaire et secondaire
des maladies mentale. Meyer est resté convaincu que la pensée
consciente est, pour l’homme, une technique majeure d’adaptation à
son milieu ; et il récusait du même coup le primat de l’inconscient,
dont il doutait d’ailleurs de la réalité au sens strictement
freudien.
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Micrographie
Tendance à écrire en très petits caractères.
Ce trouble fait partie du syndrome akinétique (pauvreté de
l’expression gestuelle, difficulté à exécuter de façon
rapide des mouvements alternatifs, lenteur de la motricité volontaire
et rareté des initiatives motrices) tel qu’on le rencontre dans
la maladie de Parkinson.
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Minkowski (Eugène)
Psychiatre français d’origine russe (Saint-Pétersbourg
1885-Paris 1972). Combattant de la Première guerre mondiale, il
évita de justesse la déportation lors de la Seconde Guerre
et, malgré un grand nombre de publications, ce psychopathologiste
bergsonien, membre fondateur de « l’évolution psychiatrique
», ne put obtenir une chaire. Dès ses premières publications
1922-23 et surtout après sa thèse française sur la
perte du « contact vital » 1926, il apparaît comme porteur
d’une alternative dialectique au système pseudofreudien de E. Bleuler.
Dès 1923, avec Rogues de Fursac, il développe sa conception
de la schizophrénie autour des attitude antithétiques. Dans
sa thèse, il souligne d’emblée l’importance de la spatialisation
dans la schizophrénie et annonce déjà un critère
qu’il n’abandonnera jamais – la qualité du temps vécu. Malheureusement,
l’extrême ambivalence de la communauté scientifique française
à l’égard de la notion bleulérienne a conforté
l’idée que Minkowski n’était qu’un simple interprète
de Bleuler. Rien n’est moins vrai et, à partir de 1933, il va énoncer
clairement le point d’ancrage de sa vision des psychoses autour de la dialectique
temporo-spatiale.
C’est en 1933 qu’il fait paraître « le temps vécu,
études phénoménologiques et psychopathologiques ».
Dans les schizophrénies, l’être se loge par exemple dans l’immobilité
d’un bâtiment comme la gare de l’Est et le sentiment de temps fait
défaut. Cette notion connut un certain succès auprès
du groupe de « l’Evolution psychiatrique » et fut reprise par
P. Balvet dans sa thèse 1937. Par ailleurs, cette spatialisation
de l’être se retrouve dans les travaux de D. W. Winnicott – le faux
self étant aussi un concept spatial – et dans ceux de H. Faure.
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Minuchin (Salvador)
Psychiatre américain né en 1921. Professeur de pédopsychiatrie,
il a largement contribué à développer les thérapies
familiales dites « structurales ». Il devient directeur de
la Philadelphia Child Guidance Clinic en 1967, travaillant en particulier
avec J. Haley et B. Montalvo. Il avait auparavant acquis une riche expérience
dans les ghettos noirs et portoricains de New York. Il s’installa dans
cette ville quand il prit sa retraite en 1980. Il a écrit «
Family and Family thérapy >> Familles en thérapie, «
Family Therapy Techniques », « Institutionalizing Madness ».
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Miroir (signe du)
Trouble schizophrénique, qui implique une aliénation
de l’image spéculaire. Notion introduite par l’école française
(T. Abely et A. Delmas) à la fin des années 1920 lorsque
H. Wallon achève les « Origines du caractère chez l’enfant
». Dans un service psychiatrique ont été distribués
des miroirs, puis un grand miroir fut placé dans une salle de bains.
Lors de la période féconde de la psychose (surtout schizophrénique),
l’image spéculaire devient une autre pour le sujet qui ne reconnaît
plus son image. Parfois, on assiste à des dialogues entre amoureux
ou encore à des disputes conjugales. Certains schizophrènes
qui témoignent de cet état disent que l’autre du miroir leur
tient compagnie, mais d’autres pratiquent une relation particulière
avec le miroir en préférant rester discret… Ce « petit
signe » de la schizophrénie constitue une sorte de preuve
a contrario des travaux de Wallon et plus tard de ceux de J. Lacan sur
le stade du miroir. Ce phénomène du miroir constitue en effet
une régression en deçà du stade du miroir, en tant
que période structurante de l’être, ou alors une indication
comme quoi l’unité du « je » puis du corps ne s’est
pas faite ou se défait. Si l’essentiel de ce signe est l’aliénation
de l’image spéculaire, on retient aussi le rôle de la pulsion
scopique dans ce type de trouble car des patients peuvent passer des journées
à être absorbées par un autre de l’imaginaire.
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Modèle animal de pathologie mentale
Animal type permettant, dans des conditions précises, d’induire
certaines similitudes avec le comportement humain.
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Monoïdéisme
Concentration pathologique de la pensée et des activités
intellectuelles d’un sujet sur un même thème, un même
objet. Le monoïdéisme se rencontre dans la psychasthénie
et dans certains délires systématisés sur un secteur
limité.
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Monomanie
Terme utilisé dans la première moitié du XIXe
siècle pour décrire les délires partiels, certains
troubles névrotiques et des conduites délictueuses et criminelles.
(il est aujourd’hui obsolète).
C’est Esquirol qui crée cette entité psychiatrique à
partir de la mélancolie, délire partiel et parfois triste,
bien décrite par son maître P. Pinel. Il isole ce groupe nosologique
de la loi ou plutôt des monomanies, caractérisé au
début par le fait que le trouble intellectuel, délirant,
se limite à un seul objet ou à un petit nombre d’idées.
C’est donc un délire partiel : « Les malades, écrit
Esquirol, partent d’un principe faux dont ils suivent sans dévier
les raisonnements logiques et dont ils tirent des conséquences légitimes
qui modifient leurs affections et les actes de leur volonté. Hors
de ce délire partiel, ils sentent, raisonnent, agissent comme tout
le monde.
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Monopolaire
Se dit d’une psychose périodique dont l’évolution se
fait par des accès toujours orientés vers le même pôle
dépressif ou maniaque.
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Morel (Bénédict-Augustin)
Médecin aliéniste français (1809-1873)
Il a créé la théorie de la dégénérescence
pour expliquer l’apparition des maladies mentales par une hérédité
morbide. Après des études religieuses et quelques années
de journalisme, Morel entreprend des études de médecine à
Paris, en 1834, et apprend la psychiatrie avec J. P. Falret et Ch. Lasègue.
D’abord médecin-chef à l’asile de Maréville, près
de Nancy en 1848, il continue sa carrière à Saint-Yon, près
de Rouen, à partir de 1856. Ses travaux cliniques sont l’objet de
deux volumes de ses « Etudes cliniques 1852-1853 » et de son
« Traité des maladie mentales 1860 ». C’est surtout
son « Traité des dégénérescences physiques,
intellectuelles et morales de l’espère humaine et des causes qui
produisent ces variétés maladives 1857 » qui va le
faire connaître. Influencé par la pensée philosophique
et moral de son ancien compagnon d’étude P. Buchez, il y défend
une théorie étiologique des maladies mentales où l’hérédité
tient une grande place. Sa théorie de la dégénérescence
défend la conception d’une « déviation maladive d’un
type idéal primitif » (à l’image de Dieu), provoquée
par les mauvaises conditions de vie, physiques et morales, des générations
successives, conduisant à la création de descendants «
dégénérés » atteints de diverses tares
et de folie.
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Morita (Shoma)
Psychiatre japonais 1874-1938. Il a introduit une méthode psychothérapique,
toujours en faveur au Japon, faite d’une synthèse de techniques
diverses, provenant, entre autres, du bouddhisme zen.
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Münchhausen (syndrome de)
Syndrome proche de la pathomimie caractérisé par la tendance
à demander sans cesse des opérations chirurgicales en se
plaignant de troubles organiques divers justifiant ces opérations
auprès de chirurgiens naïfs ou intéressés, acceptant
d’intervenir.
Les malades se présentent, tel l’aventurier fanfaron que fut
le baron von Münchhausen (appelé « baron de Crac »
en France), avec de nombreuses cicatrices opératoires (parfois plus
d’une dizaine), réclamant toujours de nouvelles interventions.
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Mussitation
Façon de parler d’une manière peu distinct en articulant
mal et sans remuer les lèvres, à « voix sourde ».
C’est une sorte de semi-mutisme, expression d’une réticence partielle
ou d’une grande timidité.
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Mutisme
Absence de parole soit par défaut de développement du
langage, soit par inhibition volontaire ou involontaire, soit par refus
délibéré comme dans la réticence.
Le mutisme doit être bien distingué de l’aphasie, due
à des lésions des centres cérébraux du langage,
et de la surdimutité. On décrit chez l’enfant un mutisme
complet, dans certaines formes de psychose infantile, et un mutisme électif,
en particulier extra-familial (par ex lorsque l’enfant rentre à
l’école et refuse totalement d’y parler), d’origine névrotique
ou réactionnelle.
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Mystique (délire)
Délire à thème religieux, souvent mégalomaniaque
(élection et même identification divines) et persécutoire
(possession ou impression d’être l’objet de la vindicte de groupes
antireligieux), avec des paroxysmes hallucinatoires surtout visuels qui
peuvent se confondre avec de véritables visions mystiques.
Connue depuis longtemps, la « folie mystique » a été
décrite comme un délire systématisé chronique
et P. Chaslin a montré l’analogie de son évolution avec
celle du délire de persécution. Mais des phénomènes
mystiques et hallucinatoires apparaissent aussi dans les bouffées
délirantes, les confusions oniriques, certains états épileptiques
crépusculaires et au cours de phases processuelles de la schizophrénie.
Certaines drogues, comme le L. S. D., peuvent aussi provoquer des expériences
hallucinatoires mystiques, qu’il n’est pas toujours facile de distinguer
du « mysticisme normal » reconnu par les religieux.
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Mythe familial
Ensemble des croyances et des espérances que les membres d’une
famille partagent soit à propos d’eux-mêmes, soit à
propos de la nature des relations qui les unissent. Ce concept, introduit
en 1965 par A. J. Ferreira, se réfère avant tout aux modèles
de distorsion de la réalité, partagés par tous les
membres de la famille intéressée, voire par des observateurs
extérieurs.
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Mythomanie
« Tendance constitutionnelle à l’altération de
la vérité, à la fabulation, au mensonge et à
la création de fables imaginaires. » E. Dupré, créateur,
en 1905, de ce terme.) Cette tendance pathologique, « plus ou moins
volontaire et consciente », n’est donc pas seulement l’action de
fabuler ni celle de mentir. C’est une véritable constitution, un
type de déséquilibre entraînant certains débiles,
certains psychopathes à élaborer constamment des récits
d’événements et d’actes qui n’ont pas eu lieu mais dont ils
font croire à autrui qu’ils ont été les témoins
et les acteurs en s’y décrivant généralement dans
une position avantageuse. Alors que la psychopathologie de Dupré
reste purement descriptive et conduit à l’impasse des constitutions
psychopathiques et de la « perversité mythomanique »,
celle de S. Freud et de ses élèves se poursuivra, par le
biais de l’étude de l’hystérie et de la suggestion (en particulier
l’autosuggestion), vers la notion d’un « clivage du moi ».
La problématique du fantasme et de la réalité sera
ensuite élucidée par H. Deutsch et W. Stekel, expliquant
à la fois la croyance particulière et la dédoublement
de la personnalité dans le récit mysthomaniaque.
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