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génital (amour)
    Forme de l'amour à laquelle parviendrait le sujet au terme de son développement psychosexuel.

    Une des causes fréquentes de recours à l'analyse réside dans la difficulté, pour le sujet, de vivre comme il le souhaiterait son existence affective et sexuelle. Les inhibitions, insatisfactions, contradictions éprouvées sur ce plan sont d'autant plus mal supportées que le monde moderne est censé aussurer à chacun un droit égal à la jouissance.
    S. Freud cependant a fait valoir que ce type de difficultés n'est pas seulement référable aux aléas de l'histoire individuelle, mais qu'il repose sur des clivages induits par la structure subjective elle-même. Dans son article "Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse", (1912 ; trad. fr. la Vie sexuelle, 1969), il relève ce fait connu que certains hommes ne peuvent désirer que des femmes qu'ils n'aiment pas. Ils aiment leur femme légitime -- ou, plus généralement, une femme idéalisée -- et ils désirent des femmes perçues comme dégradées, les prostituées par exemple. Freud explique ce clivage par le fait que la femme aimée, trop proche de la mère, se trouve interdite. Quant aux femmes, ajourte Freud, si l'on relève moins chez elles le besoin d'avoir un objet sexuel rabaissé, la sensualité reste souvent liée pour elles à la condition de l'interdit, ou tout au moins du secret. Cependant, Freud évoque aussi, toujours dans le même article, ce qu'il en serait d'une "attitude complètement normale en amour", attitude où viendraient s'unir le courant de la sensualité et celui de la tendresse. La psychanalyse pourrait-elle donc promettre, à l'homme comme à la femme, une harmonie du désir et de l'amour ? C'est ce qu'on a cru pouvoir théoriser sous le nom d'amour génital.

    M. Balint est sans doute l'auteur qui a proposé, sur ce point, l'analyse la plus élaborée (Amour primaire et technique psychanalytique). L'amour génital, pour lui, se définit d'abord en termes négatifs. Il serait épuré de tout trait prégénital, qu'il s'agisse de traits oraux (avidité, insatiabilité, etc.), de traits sadiques (besoin d'humilier, de commander, de dominer le partenaire), de traits anaux (besoin de salir, de le mépriser pour ses désirs et plaisirs sexuels) ou encore de particularités où se font sentir les effets de la phase phallique ou du complexe de castration.
    Peut-on alors risquer une définition positive ? L'amour génital, en tant que phase accomplie d'une évolution, supposerait une relation harmonieuse entre les partenaires, et celle-ci, pour Balint, nécessite un travail de conquête puis un travail d'adaptation qui prennent en compte les désirs de l'autre. Mais Balint reconnaît que l'accommodement à la réalité de l'autre ne peut être le dernier mot de l'amour génital. "Certes, le coït, écrit-il, est un acte altruiste au départ ; mais, à mesure que l'excitation croît, l'attention accordée au partenaire diminue, de sorte qu'à la fin, pendant l'orgasme et dans les moments qui le précèdent, les intérêts du partenaire sont totalement oubliés."

    La théorie de l'amour génital a eu un rôle non négligeable dans la psychanalyse : conduire jusqu'à lui a pu apparaître comme un des buts concevables de la cure. Mais il faut bien relever que Balint n'explicite pas vraiment cette "conviction d'être uni au partenaire dans une harmonie complète". Dès lors, elle paraît liée plutôt à une représentation imaginaire de l'amour comme réciprocité qu'à ce qui se présente en fait dans l'acte sexuel. Freud, d'une certaine façon réfutait par avance la théorie de Balint lorsqu'il envisageait "la possibilité que quelque chose dans la nature même de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction".
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Groddeck (Walter Georg, di Georg)
    Médecin allemand (Bad kösen 1866-Zurich 1934). 

    Il est l'élève puis l'assistant de E. Schweninger, médecin personnel de Bismarck. Dans le sanatorium qu'il ouvre en 1900 à Baden-Baden, Groddeck applique les méthodes de son maître Schweninger, qui méprisant les thérapeutiques traditionnelles, prône la diète, l'hydrothérapie et les massages. 

    Il affirme l'importance des facteurs psychiques dans les maladies organiques dont les symptômes ont une valeur symbolique. A partir de 1913, il prend contact avec l'oeuvre de S. Freud et est encouragé par celui-ci dans son approche des phénomènes inconscients à partir des maladies somatiques. Il publie "Détermination psychique et traitement  psychanalytique des affections organiques" (1917). (le Livre du ça), qu'il fait paraître en 1923, témoigne de son désir de faire entendre la psychanalyse par tous. 
    Dès 1926, Groddeck s'éloigne de Freud, dont il critique les spéculations psychologiques, car pour lui l'inconscient est somatique, le corps est dans les mots et inversement. Son dernier ouvrage. (l'Etre humain comme symbole, 1933), est, du reste, une étude sur le symbolisme du corps et de l'homme. 
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