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haine
    Passion du sujet qui vise la destruction de son objet.

    La haine est pour S. Freud un fait clinique fondamental. Il en cerne l'origine psychique et les conséquences sociales.

Un fait clinique fondamental
    La haine est un fait clinique dont l'évidence s'impose à Freud. Cette passion se manifeste particulièrement dans l'expérience du deuil à travers les symptômes ou les rêves. Freud montre d'emblée l'importance à propos de sa patiente Elisabeth (Etudes sur l'hystérie, 1895). La jeune fille a éprouvé une grande satisfaction à l'idée que sa soeur soit enfin décédée et lui laisse ainsi la voie libre pour un mariage avec son beau-frère. Mais elle s'est défendue contre cette représentation insupportable et a converti cette excitation psychique en symptômes somatiques - des douleurs dans la jambe. L'aveu de cette haine entraîne chez elle la disparition partielle de ses symptômes. De même, l'obsessionnel peut souffrir de la perte réelle d'un proche avec une intensité que Freud qualifie de de pathologique. Il se dédouane de sa haine inavouée à l'égard de ce proche en la retournant contre lui-même sous la forme d'une culpabilité autopunitive. La haine de soi est donc caractéristique de ce masochisme moral (Deuil et mélancolie, 1915). Mais Freud constate plus généralement dans : "l'Interprétation des rêves (1900)" que l'obligation conventionnelle d'aimer ses proches provoque le refoulement des pensées haineuses et leur réapparition déguisée dans les rêves de deuil.

Son origine et ses incidences sociales
    Cette haine tire pour Freud son origine de la relation primordiale du sujet aux objets réels apprtenant au monde extérieur. Elle n'est pas sans incidences sociales. Ainsi, le sujet hait, déteste et poursuit, avec l'intention de détruire, tous les objets qui sont pour lui sources de sensation de déplaisir. La relation au monde extérieur étranger qui apporte des excitations est donc marquée par cette haine primordiale. Font partie de ce réel étranger tous les objets sexuels dont le sujet ne maîtrise d'abord ni l'absence ni la présence. Il en est ainsi du sein maternel par exemple (Métapsychologie, 1915). En font aussi partie les proches qui empêchent la satisfaction. C'est le cas des frères ou des soeurs (apparaissent comme des intrus). De même la haine peut-elle séparer la mère et la fille dans la lutte plus ou moins explicite qu'elles mènent pour être aimées, de manière exclusive, par le père. Elle oppose avec force le père au fils dans la rivalité sexuelle.
    Car c'est surtout la fonction du père qui intéresse Freud. Sa présence fait obstacle pour l'enfant à la satisfaction du désir avec la mère, quel que soit son sexe au départ. Mais l'enfant mâle le hait avec une particulière vigueur, parce qu'il lui interdit de jouir de l'objet féminin que l'appétit sexuel de ce père l'engage pourtant à désirer. Freud voit dans cette rivalité haineuse le ressort de l'interdit de l'inceste, du complexe d'OEdipe et du complexe de castration, voire du désir lui-même.
    Le destin psychique du sujet dépend pour lui de la façon dont le sujet traverse cette période. La haine du père est à l'origine de la loi symbolique de l'interdit, c'est-à-dire de lien social. POur en souligner la portée civilisatrice, Freud élabore le mythe du père de la horde assassiné par ses fils jaloux ou celui de Moïse tué par son peuple. Du remords ressenti de la haine et du meurtre du père naissent pour lui tous les interdits sociaux (Totem et tabou, 1912-13; Moïse et le monotéisme, 1939).

    Lacan s'emploie surtout à montrer la dimension imaginaire de la haine selon deux registres distincts : la haine jalouse et la haine de l'être.
Haine jalouse et haine de l'être
    Le frère, la soeur et plus généralement toute personne rivale font l'objet de la haine jalouse. Pour l'illustrer, Lacan développe au long de ses séminaires le même exemple, celui de l'efant décrit par saint Augustin dans : "les Confessions". Il ne parle pas encore et déjà il contemple tout pâle, et d'un regard empoisonné, son frère de lait. Le frère attendu au sein maternel présente soudain à cet enfant, au sujet jaloux, sa propre image qu'il lui présente, le sujet se perçoit comme dépossédé de l'objet de son plaisir. C'est l'autre qui en jouit dans une unité idéale avec la mère, et non pas lui. Cette image est fondatrice de son désir. Mais il la hait. Elle lui révèle un objet perdu qui ranime la douleur de la séparation d'avec la mère (l'Identification, 1962). Le paranoïaque en reste à cette hain de l'image de l'autre sans accéder au désir. C'est le double, le persécuteur qu'il convient d'éliminer.
    Cette expérience se renouvelle pour chacun au travers de rencontres où le désir est vu dans l'autre sous la figure du rival, du traître ou de l'autre femme. Il suffit que l'autre soit supposé jouir, même si le sujet jaloux n'a pas la moindre intuition de cette jouissance.

La haine de l'être, plus intense encore, concerne Dieu ou quelqu'un au-delà de la simple jalousie (Encore, 1973).Contrairement à la précédente, elle ne relève pas du regard ou de l'image. Elle est induite par le fait que le sujet imagine l'existance d'un "être" au savoir insaisissable et surtout menaçant pour sa propre jouissance. Il le hait avec violence. C'est pour Lacan la haine des Hébreux envers Yahvé. Le Dieu jaloux au savoir parfait prescrit la Loi à son peuple radicalement imparfait, au risque d'être trahi et haï. La haine de l'être peut aussi viser l'être d'une personne à laquelle est supposé un savoir plus parfait.

Vanité et fécondité de la haine
    La haine est vaine, mais ses affinités avec la figure paternelle d'une part et avec la connaissance d'autre part peuvent la rendre féconde. Sans cette expérience intiale de la haine du père, il n'y a pas d'accès pour Freud à l'ordre de la loi symbolique. Sur son autre versant, la haine a un lien profond avec le désir de savoir. Pour Freud, notre plaisir et notre déplaisir dépendent en effet de la connaissance que nous avons d'un réel d'autant plus haï qu'il est méconnu. Le réel est alors surestimé pour la menace qu'il représente. La haine participe donc de l'inventivité du désir de savoir (Pulsions et destins des pulsions, 1915; les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964; 1973).
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handling
    Selon la terminologie de D. W. winnicott, façon adéquate de manipuler et de soigner corporellement un bébé, qui favorise plus particulièrement, dans son développement spontané, le processus de personnalisation.

    Cette fonction naît, comme le holding, de l'identifiaction de la mère à son nouveau-né, qui la rend capable de s'adapter à ses tout premiers besoins de manière presque parfaite.

Conversations
Ordinaires
Le concept d’individu sain
D.W. Winnicott


Maturité au bon moment
La santé est la maturité correspondant à l’âge de l’individu. Il faut pour cela un environnement suffisamment bon, c’est à dire, un environnement apte à faciliter les différentes tendances héritées de l’individu.

>L’environnement suffisamment bon commence par un haut degré d’adaptation aux besoins individuels du nourrisson. >Préoccupation maternelle primaire.

Quand elle est suffisamment saine, la mère est capable de différer le moment où elle ne s’adaptera pas jusqu’à ce que le bébé puisse réagir par la colère au lieu d’être traumatisé par ce défaut d’adaptation.
>Le traumatisme signifie une rupture dans la continuité de l’existence de l’individu.

La relation entre le nourrisson et la mère
On distingue un double processus : le petit enfant vit dans un monde subjectif et la mère s’adapte afin de donner à son enfant une dose nécessaire d’expérience d’omnipotence.

L’environnement facilitant
Font partie de l’environnement facilitant les fonctions paternelles, les fonctions de la famille. >Introduire le principe de réalité à mesure que l’enfant grandit.

Le développement psychosexuel
Prédominance de l’oral, suivie d’une prédominance de l’anal et de l’urétral, puis stade phallique ou stade de la crânerie (si difficile pour les filles), enfin phase génitale (3à5 ans), où l’on trouve, mais dans le fantasme, tout ce qui est le propre de la sexualité adulte.

Puis l’enfant sain atteint la période de latence.
Puis vient la puberté. Parvenu à l’âge de 14 ans, le garçon ou la fille qui n’est pas entré dans la puberté est souvent, de manière naturelle et saine, plongé dans un état de confusion et de doute. Lorsqu’elle arrive, la puberté est à la fois un soulagement et un phénomène des plus perturbants.

Les adolescents sont peut-être le plus en mesure de trouver leur propre salut. Ils ne doivent pas être considérés comme malades.
A 14 ans envie de suicide fréquente : « leur propre immaturité, les changements de la puberté, l’idée qu’il se font de la vie, leurs idéaux et leurs aspirations, les désillusions du monde adulte.

>>Lorsque cette phase s’achève, les adolescents commence à se sentir réels, à avoir le sentiment de soi et le sentiment d’être. Ceci est le santé.

La recherche d’une identité personnelle et d’une plus grande indépendance est un question de vie ou de mort.

A la puberté les garçons et les filles ne s’imaginent nullement que les pulsions sont tout, car, ce qui les intéresse essentiellement c’est d’être, d’être quelque part, de se sentir réels.

Il est bon que le garçon >hétéro comme papa
La fille comme maman. Mais ce qui est décisif en l’occurrence, c’est de savoir si l’expérience sexuelle peut être associée à l’affection et aux significations plus larges du mot amour.
>Une mauvaise santé dans ce domaine est nuisible et les inhibitions peuvent être destructrices et cruelles.
>Quand il y a immaturité dans la vie instinctuelle, il y a risque de mauvaise santé dans la personnalité, dans le caractère ou dans le comportement.

La santé n’est pas une simple absence de désordre psychonévrotique.

L’individu et la société
Un individu sain doit réussir à s’identifier à la société sans qu’il y ait une perte trop grande de pulsions individuelles.
Une identifiaction extrême à la société avec perte totale du sentiment de soi et de sa propre importance n’est pas normale.

Si donc nous ne nous satisfaisons pas de l’idée de santé comme simple absence de désordre psychonévrotique (c’est à dire, de troubles liés à la progression des positions du ça vers une pleine génitalité et à l’organisation des défenses contre l’angoisse dans les relations interpersonnelles) alors nous pouvons nous attendre à ce que la santé ne soit pas facilité.> La vie d’un individu sain se caractérise donc autant par des peurs, des sentiments de doutes, que par ses aspects positifs. L’essentiel étant que l’individu se sente vivre sa propre vie.

Holding> holding physique dans le vie intra-utérine, puis élargissement aux soins adaptifs, y compris le handling du bébé.
>important= capacité de s’identifier, à percevoir ce dont le bébé a envie.
>Quand bon holding il en résulte une continuité d’existence qui finit par devenir un sentiment d’exister.

Le développement au cours des premiers stades
L’intégration qui couvre presque toutes les tâches du développement conduit le bébé à l’état d’unité(je).
>Des rapports qui existent entre les soins apportés au nourrisson, la maladie schizoïde et la santé.

1) L’intégration
L’intégration est un processus qui suit son propre rythme. Le désordre schizoïde se caractérise par un phénomène de désintégration.

L’intégration comme processus est un trait de la vie infantile qui réapparaît dans la psychanalyse des patients borderline = (états limites).

>Dans la vie adulte, nous jouissons de l’intégration dans tous les sens de ce terme, y compris celui d’intégrité.
Grâce à l’état de non-intégration apparaît l’impulsion créatrice.

2) L’association psychosomatique
Tenir, manipuler… doit permettre au bébé d’atteindre un psyché-soma qui vive et fonctionne en harmonie avec lui-même.
La schizophrénie se caractérise par un relâchement des liens entre la psyché d’une part, et le corps d’autre part.

3) La relation aux autres
Le processus de maturation pousse le bébé à atteindre une relation d’objet, mais celle-ci ne peut solidement s’établir que si le monde est présenté au bébé de manière suffisamment bonne.
La mère adaptante pésente le monde de telle façon que le bébé part avec une certaine dose d’expérience d’omnipotence, qui constitue la base appropriée à sa future acceptation du principe de réalité.

>Dans la maladie schizoïde, la relation aux objets fonctionne mal, le patient établit une relation avec un monde subjectif ou n’arrive pas à établir de relation avec des objets en dehors de soi. Il est en retrait, déconnecté, isolé, irréel, sourd, inaccessible.

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Hans (le petit)
    Pseudonyme d'un enfant à propos duquel S. Freud expose ses vues sur la sexualité infantile et la place de celle-ci dans l'histoire individuelle.

    C'est dans un article de 1909, (Analyse de la phobie d'un petit garçon de cinq ans ; trad. fr. in Cinq Psychanalyses, 1954), que S. Freud expose ses conceptions. Le surgissement d'une phobie dans l'histoire de cet enfant permet à Freud de mettre en évidence le rôle du complexe d'OEdipe et la fonction subjective de la castration, et, par-delà, le rôle de la fonction paternelle dans le désir inconscient.
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Hartmann (Heinz)
    Médecin et psychanalyste américain d'origine autrichienne (Vienne 1894-Stony Point, New York, 1970) 

    Avec E. Kris et R. Loewenstein, il est représentatif de l'égospychologie qui pose comme but de la thérapie analytique l'adaptation du moi à la réalité
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Holding
    Façon qu'a la mère de porter et de maintenir, physiquement et psychologiquement, son nourrisson en état de dépendance absolue.

    La mère assure ainsi une cohésion à ses différents états sensori-moteurs et une protection suffisante contre les angoisses d'annihilation du self. Elle lui procure ainsi un sentiment de sécurité fondamental, base pour D. W. Winnicott de la force du moi. Le holding, terme intraduisible utilisé par Winnicott tout au long de son oeuvre, soutient l'intégration, c'est-à-dire l'établissement d'un self unitaire vécu comme continuité d'existence.
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Homme aux loups (l')
    Pseudonyme d'un jeune homme d'origine russe soigné par S. Freud.

    Celui à qui la tradition donna le nom d'Homme aux loups suivit avec Freud une analyse, dont celui-ci publia le compte-rendu en 1918 sous le titre : "Extrait de l'histoire d'une névrose infantile (l'Homme aux loups), trad. fr. in : "Cinq Psychanalyses" 1954, Freud hésite sur la position du patient et se range au diagnostic de "névrose infantile non résolue" après avoir posé l'existence d'une névrose obsessionnelle. Pour Freud, ce cas est l'occasion d'un débat, unique dans son oeuvre, sur la réalité des événements de la vie sexuelle infantile, dont il s'agit de fonder l'existence contre C. G. Jung.
    Le cas de l'homme aux loups, commenté par Lacan et ses élèves, a permis de mettre en valeur le mécanisme de la forclusion, ainsi que le statut de la lettre dans l'inconscient (en l'occurrence la lettre V, ou cinq romain, qui se répète à certains moments décisifs de l'histoire du sujet).
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Homme aux rats (l')
    Pseudonyme d'un jeune homme névrosé obsessionnel soigné par S. Freud.

    Celui à qui la tradition attribue le sobriquet d'Homme aux rats (peut-être un certain Ernst Lanzer) suivit avec Freud une analyse, dont ce dernier publia le compte-rendu en 1909 sous le titre (trad. fr. Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle : "l'Homme aux rats", 1932; trad. fr. in Cinq Psychanalyses, 1954). Ce texte constitue la première exposition systématique du rapport des symptômes obsessionnels avec le complexe paternel et résume la manière dont Freud concevait la névrose obsessionnelle dans les limites de sa première topique.
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horde primitive
    Mythe avancé par S. Freud pour rendre compte de la persistance de certaines réalités psychiques.

    Le mythe de la horde primitive décrit par Freud dans : "Totem et Tabou" (1912-13) est le suivant : à l'origine existait une horde où un chef mâle aurait régné sur ses enfants et eu le monopole de toutes les femelles. Les jeunes mâles se seraient révoltés et auraient tué le vieux mâle. C'est dans l'après-coup que le remords et la crainte auraient investi ce vieux chef du nom de père et, corrélativement, les jeunes du nom de fils. Après le meurtre du père, les fils auraient mangé son corps, et ce repas cannibalique se serait, par la suite, perpétué dans le repas totémique, où la victime consommée est un animal. Le canevas de cette fiction, outre qu'il permet d'assigner l'origine des religions et, plus généralement, de la culture au refoulement initial du meurtre du père, constitue une construction théorique sur laquelle se fonderait le complexe d'OEdipe, qui semble réactiver, chez chaque sujet, la question du meurtre du père et de son refoulement et, dans la perspective lacanienne, la problématique de phallus et de la métaphore maternelle. L'anthropologie ne confirmant pas la conception freudienne de la horde primitive, ce mythe apparaît plus comme un concept opératoire que comme la description positive d'une réalité ampirique. Il permet cependant d'expliquer la référence fréquente à un ancêtre commun dont les membres du groupe seraient les descendants.
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Horney (Karen)
    Psychiatre et psychanalyste américaine d'origine allemande (Hambourg 1885-New-York 1952). 

    Secrétaire de l'Institut psychanalytique de Berlin, elle est ensuite directrice associée de l'Institut de psychanalyse de Chicago (1932-1934), puis fonde en 1941 l'Institut américain de psychanalyse. Se séparant de l'orthodoxie freudienne, elle intègre un certain nombre des conceptions d'A. Adler. C'est à propos de la sexualité féminine que surgit le désaccord entre S. Freud et K. Horney, celle-ci remettant en cause la notion freudienne d'envie de pénis. Rejetant la théorie de développement libidinal et des névroses de Freud, elle met l'accent sur les facteurs culturels et environnementaux dans la genèse de celles-ci. Parmi ses traveaux, citons le Complexe de virilité des femmes (1927), The Neurotic Personality of our Time (1937), Neurosis and Human Growth : the Struggle towards Self-Realization (1950)
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hypnose
    Etat modifié de conscience transitoire et artificiel provoqué par la suggestion d'une autre personne, dite "hypnotiseur", caractérisé par une susceptibilité accrue à l'influence de ce dernier et un amoindrissement de la réceptivité aux autres influences.

    C'est à un disciple de F. A. Mesmer, A. M. J. de Chastenet, marquis de Puységur, que revient le mérite d'avoir décrit le premier cet état de "somnambulisme provoqué" par le magnétisme animal, en 1784. Et c'est un dentiste de Manchester, J. Braid, qui utilisa ce "sommeil artificiel" comme méthode pour anesthésier ses patients et l'appela "hypnosis", en 1843, en élaborant une première théorie de l'hypnotisme. Celle-ci allait être approfondie par les Nancéiens A. Liebault et H. Bernheim, mettant au premier plan le rôle de la suggestion, et par J. M. Charcot, qui, à Paris, à la même époque, en faisait une assimilation sans doute abusive avec les phénomènes de l'hystérie. S. Freud allait montrer le premier, que l'hypnose permettait des manifestations de l'activité de l'inconscient, et c'est à partir de sa pratique qu'il allait découvrir la psychanalyse.
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hystérie
    Névrose caractérisée par le polymorphisme de ses manifestations cliniques.

    La phobie appelée parfois hystérie d'angoisse, doit être distinguée de l'hystérie de conversion. Cette dernière se distingue classiquement par l'intensité des crises émotionnelles et la diversité des effets somatiques, qui tiennent la médecine en échec.

L'hystérie dans la première topique freudienne
    Freud se dégage d'abord d'une conception innéiste et adopte l'idée d'une névrose acquise. Il pose le problème étiologique en termes de quantité d'énergie : l'hystérie est due à un "sur-plus d'excitation". Dans les : "Etudes sur l'hystérie" (1895), la parenté du mécanisme psychique des phénomènes hystériques avec la névrose traumatique est affirmée : "la cause de la plupart des symptômes hystériques mérite d'être qualifiée de traumatisme psychique." Le souvenir de ce choc, devenu autonome, agit alors à la manière d'un "corps étranger" dans le psychisme : "C'est de réminiscences que souffre l'hystérique." En effet, l'affect lié à l'incident causal n'a pas été abréagi, c'est-à-dire n'a pas trouvé de décharge d'énergie par voie verbale ou somatique, parce que la représentation psychique du traumatisme était absente, interdite ou insupportable. La scission du groupe de représentations incriminées constitue alors le noyau d'un "second conscient" infiltrant le psychisme lors des crises ou innervant une zone corporelle par un symptôme permanent : névralgie, anesthésie, contracture, etc.
    Le mécanisme de défense présidant à la formation du symptôme hystérique est qualifié alors de "refoulement d'une représentation incompatible avec le moi". freud affirme parallèlement que le traumatisme en cause est toujours lié à une expérience sexuelle précoce vécue dans le déplaisir, y compris chez les jeunes garçons, ce qui libère l'hystérie de son attache exclusivement féminine.

La deuxième topique freudienne
    Les problèmes rencontrés dans la cure amène Freud à la mise en place de la seconde topique de l'appareil psychique. De nouvelles études sur l'hystérie, promises, ne virent cependant jamais le jour.

    L'analyse du rêve dit : "de la Belle Bouchère", publié dans : "l'Interprétation des rêves" (1900), permet à Freud d'avancer que la rêveuse hytérique est obligée de se créer un "désir insatisfait" : pourquoi ne veut-elle pas du caviar que pourtant elle désire ? C'est qu'elle réserve ainsi la place du désir en tant qu'il ne se confond ni avec la demande d'amour ni avec la satisfaction du besoin. De plus ce rêve est proprement celui d'une hystérique, qui est de n'accéder au désir que par le détour de l'identification imaginaire à une amie, identification qui conduit à une appropriation du symptôme d'un semblable par un raisonnement inconscient s'attribuant des motifs analogues d'être malade.

    Le texte de ce rêve, mis en rapport avec le cas Dora, permet de franchir un pas de plus. Dora présentait de nombreux symptômes liés à la relation complexe que son père et elle-même entretenaient avec le couple K. : liaison amoureuse platonique dissimulée de son père et de Madame K., cour parfois pressante mais secrète de Monsieur K. à son égard. L'analyse de Dora fut orientée par Freud vers la reconnaissance de son désir refoulé pour Monsieur K. Cela lui permit de montrer l'importance, dans la mise en place de l'hystérie, de l'amour pour le père impuissant, séquelle oedipienne ici interprétée comme défense actuelle contre le désir. Mais Freud reconnaîtra avoir manqué la dimension homosexuelle du désir hystérique, d'où l'échec de la cure.
    Pour Lacan, il s'agit plutôt d'une "homosexualité" à entendre ici comme identification à l'homme, ici Monsieur K., par le médium duquel l'hystérique s'interroge sur l'énigme de la féminité : "C'est ainsi que l'hystérique s'éprouve dans les hommages adressés à une autre, et offre la femme en qui elle adore son propre mystère à l'homme dont elle prend le rôle sans pouvoir en jouir. En quête sans répit de ce que c'est qu'être une femme..." (Ecrits, 1966).

L'hystérie après Freud
    Melman (Nouvelles Etudes sur l'hystérie - 1984) fait valoir que le refoulement propre à l'hystérique serait en fait un pseurdo-refoulement. En effet, si, comme le soutenait déjà Freud, la petite fille passe par une phase où elle doit renoncer à la mère, donc ne connaît pas moins que le garçon la castration, la mise en place de la féminité suppose un second temps où elle refoule partiellement l'activité phallique à laquelle la castration semblait l'autoriser. "Nous avançons ici l'hypothèse que le refoulement porte électivement sur le signifiant maître, celui dont le sujet éventuellement se réclame pour interpeller l'objet." Ce refoulement serait le premier mensonge du symptôme hystérique, car il se fait passer pour une castration (réelle et non symbolique) demandée par l'Autre et qui est à la source de l'idée qu'il puisse y avoir un fantasme propre à la femme. Ainsi, le refoulement du signifiant maître réorganise la castration comme privation du moyen d'expression du désir. La symptomatologie hystérique "est dès lors liée à la résurgence du signifiant maître dans le discours social qui suggère l'idée de viol" et le corps mime la possession par un désir totalisant dont les signifiants s'inscrivent sur lui comme sur une page.
    Pourquoi alors toute femme n'est-elle pas hystérique ? C'est que l'hystérique interprète le consentement à la féminité comme un sacrifice, un dont fait à la volonté de l'Autre qu'ainsi elle consacrerait. Dès lors, elle s'inscrit dans un ordre qui prescrit d'avoir à plaire et non de désirer. Elle oppose à ceux qui se réclame du désir un "nouvel ordre moral" et impuissant et dont les valeurs sont le travail, la dévotion et le culte de la beauté. Ainsi naîtrait une nouvelle humanité "égalitaire parce qu'égale dans le sublime et débarrassée de la castration".
    Il est à noter que l'hystérie Masculine relève des mêmes discours, économie et éthique. Elle se caractérise par le choix d'un jeune garçon de se ranger du côté des femmes et d'accomplir sa virilité par les voies de la séduction, comme créature exceptionnelle et énigmatique.
    Masculine ou féminine, "la passion hystérique s'entretient de la culpabilité dont s'accable le sujet lorsqu'il s'accuse d'être fautif de la castration" et ainsi de faire tache dans l'univers. Il se rend responsable de l'impossible coaptation naturelle des hommes et des femmes dès lors qu'ils sont "hommes" et "femmes" de par le langage.
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